Échouer. Voilà un mot presque banni de notre vocabulaire. Pourtant, Il serait illusoire de croire que nos modèles, quels qu’ils soient, soient arrivés à leurs fins sans rencontrer le moindre accroc. Et comment pourrions-nous atteindre le plus minuscule objectif si évitons de prendre le moindre risque par peur de l’échec? Non c’est évident, pour réussir quelque chose, il vaut mieux se préparer à faire d’abord face à de nombreux échecs. En se souvenant que c’est avant tout la démarche, le chemin au but, qui compte!
La phobie du perfectionniste
Dans son livre L’apprentissage de l’imperfection, Tal Ben-Shahar explique que nos grands-parents, qui ont souvent subi une scolarité dans laquelle l’enseignant avait recours à la violence physique pour les punir (coup de règle sur les doigts et autre), ont développé un fort comportement perfectionniste puisque le moindre écart était violemment réprimandé physiquement. Lorsqu’à leur tour certains sont devenus enseignants, ils se sont alors comporté à l’extrême inverse en adoucissant chaque reproche qu’ils avaient à faire à leurs élèves. Ceux-ci ont alors eux aussi développé un comportement perfectionniste puisque n’ayant été quasiment jamais confronté à l’échec, ils en ont une véritable phobie et le fuient systématiquement. Pour toutes ces personnes, l’échec et alors fortement connoté négativement et il ne leur viendrait jamais à l’idée de le valoriser, alors qu’il est une étape le plus souvent inévitable de toute entreprise. Les perfectionnistes ont alors tendance à se protéger du moindre risque (immobilisme) ou du moins à le dissimuler, quitte à donner une image édulcorée de leur parcours, mettant plus ou moins de côté les difficultés rencontrées.
La phobie du fonceur
Pour le fonceur, caractérisé par le fait de se sacrifier pour atteindre son but, il semble évident que l’échec est le drame absolu puisque seul le but compte et que l’échec signifie avoir raté son but. Déjà que 99% du temps de vie du fonceur est douloureux (la durée du chemin au but), si en plus on lui retire le but, il n’a alors plus rien. L’échec est le danger ultime du fonceur et il le redoute plus que tout. Pire encore, l’immobilisme lui est refusé puisque le but, et donc le mouvement, est sa raison d’être. Le fonceur extrême n’a alors pas le choix, réussir ou mourir.
Valoriser l’effort plutôt que le résultat
Or, pour être heureux, mieux vaut éviter le perfectionnisme dont l’unique résultat et la déception, ainsi que l’immobilisme empêchant toute action porteuse de Sens. Il vaut bien mieux être réaliste, ou « optimaliste » selon Ben-Shahar, car l’échec est bien plus positif que nous le pensons:
L’échec est nécessaire à l’apprentissage, quelque soit notre âge, et les personnes que nous admirons lui ont fait face bien plus souvent que ce que nous imaginons. Leur force étant de s’être à chaque fois relevées, et d’avoir appris de leurs erreurs. Fuir l’échec rend malheureux, tout simplement. Mais pour changer notre a priori face à l’échec, nous aurions tout à gagner à commencer à valoriser l’effort plutôt que le résultat. Dans notre entourage, et surtout chez les enfants!
Afin d’éviter le piège du malheur perfectionniste, il existe une solution relativement simple: valoriser le chemin, l’effort fourni, l’apprentissage, plutôt que le but, le résultat obtenu ou l’intelligence. Valoriser l’effort c’est valoriser la démarche, le mouvement. Encourager à essayer et à apprendre. Quelque soit ensuite le résultat, réussite ou échec, nous avons appris. Et peut-être même plus lors de l’échec pour autant que nous ayons compris au moins certaines causes de cet échec. L’un de mes enseignants préférés avait l’habitude de dire que « l’expérience, ce sont des erreurs identifiées ».
Alors essayez, échouez souvent, réussissez parfois, mais valorisez chaque fois l’effort et le chemin parcouru et gagnez en expérience, c’est de loin le plus important.
Et vous, comment félicitez-vous votre entourage? Valorisez-vous l’effort? Le processus? Pensez-y afin de lui épargner le malheur perfectionniste.
Rétroliens/Pings