« Demande à ta conscience » ou encore « écoute ton cœur », nombreuses sont les invitations à vivre en accord avec nos valeurs connues depuis longtemps. Plus récemment, les psychologues trouvé un terme pour désigner l’effet inverse, soit une opposition entre nos actes et nos valeurs. Ils l’ont nommé: dissonance cognitive!
Voici quelques exemples divers, source d’une dissonance cognitive plus ou moins importante:
- Lorsqu’on fait de la peine à quelqu’un, simplement.
- Lorsque l’on cherche à devenir riche tout en sachant que cela nuit aux autres.
- Lorsqu’on fait 5 heures d’avion en étant conscient d’avoir doublé sa production annuelle de CO2 (environ 1 tonne/heure de vol) et donc participé plus que nécessaire à précipiter la planète vers un état qui rendra la vie de nos descendants bien plus difficile que la notre.
- Lorsqu’on fume au mépris du respect de son propre corps et donc de soi.
- …
Bon très bien, être dissonant cognitif c’est pas joli joli, mais à part ça, quel est le problème?
Les conséquences de la dissonance cognitive
Outre le fait qu’agir à l’encontre de ses valeurs va souvent aussi à l’encontre du bonheur des autres (rendre triste, appauvrir, manquer de respect, creuser les inégalités, etc.), la psychologie a démontré que la dissonance cognitive causait un inconfort mental chez les personnes qu’elle habite. En effet, il semblerait que nous ayons besoin de satisfaire une certaine cohérence mentale, de vivre en harmonie avec nos valeurs, pour atteindre une certaine sérénité et donc (j’ose le raccourcis) pour être heureux! En d’autres terme, je trouve très intéressant qu’une sorte de juge interne nous punisse de nos écarts à nos idéaux: celui qui fait du mal (selon lui) est instantanément sanctionné par sa conscience. Nous sommes au final plutôt bien fait non?
Certains seront probablement surpris par l’évidence de ce qui a été énoncé jusqu’ici: cette vérité est élémentaire et bien connue depuis longtemps. Et ils auront raison. A ceci près que cet effet est désormais prouvé scientifiquement, et qu’un rappel semble plus que nécessaire.
L’avis d’Avi
Dans son livre Conversations avec mon coiffeur, Tal Ben-Shahar cite son coiffeur justement, nommé Avi. Ce dernier énonce de quelle façon il sensibilise ses enfants à l’importance d’avoir des interactions positives avec les autres:
« Moi, je dis à mes gosses que chaque fois qu’ils font de la peine à quelqu’un […], ils s’intoxiquent eux-mêmes. »
« Je leur dit aussi qu’il m’arrive de faire du mal aux autres, donc de m’empoisonner moi-même, mais que j’essaie constamment de m’améliorer. »
On remarque la grande sagesse du propos d’Avi. En tant que modèle tout d’abord, il énonce une vérité plutôt dure car impliquant un but non-atteignable: nous ne sommes pas émotionnellement indépendants de nos actes, et pour éviter de « s’intoxiquer » soi-même, il faut alors ne jamais faire de peine à quiconque.
Puis, en tant que parent et humain, il nuance le modèle et admet sa propre imperfection tout en soulignant l’importance de l’intention. Nous ne serons jamais parfait, c’est évident, et nous ne pouvons donc éviter totalement de nous intoxiquer. Mais nous pouvons faire de notre mieux pour nous améliorer. L’objectif devient alors toute de suite bien plus réaliste et atteignable.
Vivre en résonance cognitive
Première étape évidente, prendre conscience de ses propres valeurs, et se laisser le temps de les assimiler. Nous ne sommes pas des machines, nous sommes des êtres vivants, et il nous faut donc du temps, heureusement. Puis, se demander ce que nous faisons qui contredit certaines de nos valeurs. Ou ce que nous pourrions faire pour aller d’avantage dans leur Sens. Cela peut aller de choses toutes simples, à une remise en question complète de son mode de vie si l’on ne possède pas encore de but auto-concordant! Mais une chose est sûre: vivre en résonance cognitive procure une sérénité immense!
Et vous? Vous sentez-vous « intoxiqué » lorsque vous agissez en désaccord avec certaines de vos valeurs? Que pouvez-vous changer pour réduire votre dissonance cognitive?
Rétroliens/Pings