A vous le miracle de la vie!

Voilà c’est fait. La grande société mondiale et sa monoculture globale sont à l’arrêt forcé si elles veulent éviter une contagion totale et ses ~1% de victimes létales. Ce qui représenterait tout de même plus de 77 millions de personnes. Pouf, l’équivalent de toute la population francophone mondiale, français, québécois, wallons et suisses romands inclus (grosso modo hein) qui disparaîtrait si nous continuions de nous déplacer toujours plus souvent, toujours plus loin et toujours plus vite. Mais heureusement, et ce malgré le couteau sous la gorge l’impératif économique, les gouvernements ont fait en sorte que nous ralentissions, seule parade actuellement connue au tant redouté Covid-19.

Mais bien que je pourrais probablement écrire longuement sur ce passionnant épisode qui a le mérite d’enfin nous questionner sur notre rapport à la mort, et donc à la (sur)vie effrénée dans la société actuelle, j’ai pris le parti de vous proposer pour une fois quelque chose de plus physique, terrestre et tactile: faire ses plants!

Des plants?

Des plants, qu’est-ce que c’est? Et bien tout simplement une jeune pousse végétale dans un bloc de terreau qui, après avoir pu grandir à l’abri du froid en début de saison, est prête à être mise dans le jardin ou le champ pour s’épanouir.

Exemple de petits plants l’année passée durant mon WWOOFing.

Faire des plants consiste dont à semer des graines dans de petits récipients remplis de terreau et à les laisser germer puis grandir au chaud, ce qui peut parfaitement être fait chez soi devant une fenêtre lumineuse. Par la suite je vais donc vous indiquer comment, pour quelques euros tout au plus, vous allez pouvoir vous procurer le matériel nécessaire (même confiné) et apprendre à faire pousser de la nourriture ou des fleurs, ce qui vous sauvera peut-être un jour (voilà, ça c’est dit). Mais surtout, cela vous permettra de retrouver un lien avec la terre, ce qui est porteur d’un Sens absolu, et vous rendra donc plus heureux si tant est que vous arriviez à y trouver aussi du plaisir (libre à vous donc). C’est parti!

Le matériel

Pour tout vous dire, cette idée d’article m’est venue lorsque j’ai aperçu du terreau et des sachets de graines mis bien en évidence à l’entrée du supermarché devant lequel j’attendais en file de pouvoir entrer. En effet, un agent de sécurité laissait passer les clients au compte goutte afin de respecter les directives sanitaires. Tout ça pour dire que j’ai trouvé ces deux éléments clef dans un petit supermarché tout à fait standard. J’espère qu’il en sera de même pour vous et dans le cas contraire vous pourrez toujours vous faire livrer. Il vous faut donc:

  • Quelques graines prêtes à être semées d’un légume que vous appréciez et dont la période de semis correspond. En mars/avril il y a les tomates par exemple et c’est ce dont je vais parler par la suite.
  • Un peu de terreau, si possible bio, ou un peu de terre fine et fertile du coin (moins cher mais peut-être moins de chances de succès).
  • Quelques pots de yaourt laissant le moins possible passer la lumière, pour servir de godets. Il vous suffira de manger le contenu avant ;).

Et c’est tout! Coût total entre 1 et 5 €.

Faire ses plants!

Mes 3 pots récupérés dont j’ai percé le fond avec un cutter.
  1. Après avoir mangé les yaourts et nettoyé grossièrement l’intérieur du pot, percez-en le fond afin de permettre au surplus d’eau de s’écouler une fois qu’ils seront remplis de terre. Dans mon cas j’ai utilisé une lame pointue que j’ai fait pivoter afin d’avoir des ouvertures de plusieurs millimètres qui ne pourront pas être bouchées par le terreau.
  2. Affinez le terreau en le malaxant à la main pour ne plus avoir de mottes, puis remplissez en vos godets jusqu’à 1-2 cm du sommet (voir image en début d’article). Tassez légèrement la terre.
  3. Posez une graine au centre de chaque godet et enfoncez-la légèrement avec un doigt d’une profondeur d’environ 2x le diamètre de la graine (environ 3 mm pour mes tomates par exemple, pas plus).
  4. Recouvrez les graines de terreau de façon à remplir le creux fait avec votre doigt.
  5. Posez vos godets sur une surface ne craignant pas l’eau (un couvercle de caisse en plastique dans mon cas) et arrosez délicatement jusqu’à ce que l’eau ressorte sous le godet en prenant garde à ne pas découvrir la graine.

Bravo! Plus qu’à laisser germer.

L’entretien du plant

Le temps de germination (lorsque le plant montre ses premières feuilles) varie considérablement suivant les espèces. Il est en général de deux semaines pour des tomates. Pendant tout ce temps, arrosez raisonnablement 1x par jour. Une fois les premières feuilles visibles, réduisez l’arrosage des tomates qui préfèreront alors une terre toujours légèrement humide mais pas trop. Pour savoir si la terre est humide, vous pouvez essayer de sortir la motte en retournant un des godets, en espérant qu’elle ne se défasse pas trop. Touchez ensuite la motte à mi-hauteur et arrosez le plant une fois remis en place si elle est sèche. Ne le faites pas plus que tous les 2-3 jours, et chaque fois sur un plant différent afin de ne pas trop stresser un plan en particulier. Si la motte se défait trop, vous pouvez gratter un peu la terre sur le pourtour du pot afin de voir si elle est encore humide à 1 cm sous sa surface. Si oui pas besoin d’arroser.

Voilà, maintenant il faut du temps et même de l’amour et de la musique d’après certains, à vous de jouer!

La mise en terre

Au bout de 4 à 6 semaines normalement, et si tout va bien, votre plant aura bien grandit et aura besoin de plus de place pour donner des fruits. Vous pourrez alors soit le rempoter (pot d’au moins 50 cm de côté si possible) ou le mettre en pleine terre dans un endroit bien ensoleillé où la température ne descend pas sous les 20°C. Devant un mur orienté au sud c’est le must mais si vous n’avez rien de tel faites au mieux. N’oubliez pas que la tomate est un fruit originaire d’Amérique du sud, caliente!

Pour ce faire faites un trou de la taille de la motte dans une terre meuble. Sortez la motte du pot et grattez délicatement les racines visibles sur l’extérieur de la motte pour que la plante comprenne qu’elle n’est désormais plus contrainte à l’intérieur du pot et que ses racines peuvent dorénavant s’aventurer plus loin. Placez la motte dans le trou, remblayez les espaces vides avec de la terre et arroser généreusement. Par la suite, veillez à garder la terre humide mais pas trop en arrosant lorsque la terre devient sèche à 3-5 cm sous la surface. Y planter votre doigt, pas trop près du plan, vous renseignera sur ses besoins en eau.

Voilà, avec un peu de chance vous aurez vos premières tomates fin juillet. Bien du plaisir et du Sens à prendre soin de ces êtres vivants, les voir grandir et peut-être même déguster vos propres fruits!