Un autre problème du matériel, c’est que son coût est en réalité bien plus élevé que le prix d’achat. Dans l’un des numéros de son journal, Greenpeace mettait en évidence 4 coûts financiers et environnementaux, que je  me suis permis de compléter par deux points plus psychologiques.

  1. Le coût de fabrication: ce premier coût, qui ne touche pas directement le consommateur final, est responsable en grande partie de notre situation environnementale préoccupante: pollution, CO2, réchauffement climatique et autres sont en grande partie causés par les processus de fabrication de notre matériel. Ne faisons pas l’autruche, acheter un produit industriel revient à cautionner la pollution liée à sa fabrication.
  2. Le coût d’achat: ce coût initial évident est la plupart du temps nécessaire à se procurer ledit matériel. C’est le seul coût réellement considéré par la société, souvent le plus important d’un point de vue financier. Il comprend aussi le temps nécessaire à la décision d’achat, à la transaction, et le plus souvent au déplacement du produit pour le ramener chez soi.
  3. Le coût de l’entretiens: lui aussi évident dans le cas de biens qui peuvent être entretenus (les « services » de son véhicule, l’entretiens de son logement), il concerne aussi le simple fait de faire la poussière sur sa télévision ou de  réparer certains objets. Le coût de l’entretiens intervient tout au long du temps de possession du matériel et comprend à la fois du temps et de l’argent.
  4. Le coût du débarras et du (non)-recyclage: une fois prise la décision de se débarrasser d’un matériel, il est alors nécessaire de le transmettre au service de voirie par l’intermédiaire de sa poubelle, de l’amener à la déchetterie, voir de payer une taxe pour son recyclage (souvent inclue dans le prix d’achat). Mais c’est surtout un nouveau coût environnemental, car de nombreux composants ne sont pas totalement recyclables ou recyclés et produisent donc une pollution plus ou moins importante à plus ou moins long terme (avez-vous entendu parler du continent de plastique dans l’océan pacifique?).
  5. Le coût de l’immobilisme: vous avez peut-être déjà remarqué que plus on possède de matériel, moins on est mobile. En effet, comment partir à l’autre bout du monde si l’on possède une grande quantité de matériel dont il faut au préalable se débarrasser? Ou dans une moindre mesure, n’est-il pas infiniment plus compliqué et coûteux de déménager lorsqu’on possède un nombre incalculable d’objets? Même en admettant que nous pensions pouvoir nous séparer d’une bonne partie, il faut nécessairement passer par une pénible, fastidieuse et coûteuse phase de tri.
  6. Le coût de l’attention: Tous ces objets accaparent une telle partie de notre attention et de nos réflexion: il faut penser à acheter ceci, réparer/régler ça et jeter cela. On est rapidement saturé par la gestion de quelques objets, quel temps nous reste t’il alors pour penser à ce qui compte vraiment?

D’accord, c’est bien joli tout ça, mais si la possession matérielle comporte tant d’inconvénients, pourquoi avons nous toujours l’irrépressible envie d’acheter plein de choses et continuons nous d’en acheter?

Le conditionnement matérialiste

Premièrement, parce que, comme énoncé dans le précédent articlenous sommes conditionnés à croire dés notre plus jeune âge que les biens matériel rendent heureux: quelle est la récompense ultime que l’on offre aux enfants à leur anniversaire et à Noël? Dont ils rêvent durant plusieurs semaines et qui leurs font pousser des cris de joie lorsqu’ils ouvrent le magnifique paquet étincelant? C’est rarement la promesse d’une balade en forêt ou d’une soirée jeux en famille. C’est le plus souvent… du matériel.

Les cadeaux matériels conditionnement les enfants à associer les biens matériels au bonheur.

Et que dire de la publicité omniprésente à la télévision, dans la rue, les journaux et les magazines, à la radio. Du collègues qui tente de nous faire croire (sans doute inconsciemment) que sa nouvelle voiture l’a rendu heureux, alors que c’est tout au plus du plaisir (et qu’il manque donc le sens). De ces femmes et hommes qui ont « réussi » et qui exhibent leurs biens de luxe. Réussi d’un point de vue financier? Certainement. Mais qu’en est-il du point de vue du capital suprême?

Heureux! Vraiment?