Le réchauffement climatique est là, et chaque jour les prévisions de ses conséquences, faites par les dizaines de milliers de scientifiques participants au groupe intergouvernemental d’étude du climat (GIEC ou IPCC en anglais, voir ipcc.ch), sont plus alarmistes. Car en effet, sans changement radical rapide de nos modes de vie et du système actuel, nous enclencherions alors une réaction en chaîne inarrêtable conduisant à la 6e extinction de masse, signifiant la mort d’une grande partie du vivant et probablement de l’humanité. Mais face à ce péril total mettant en danger de mort jusqu’à nos propres enfants, une question demeure: pourquoi n’avons-nous toujours pas changé?

Pourquoi n’avons-nous toujours pas changé?

4 tonnes de CO2/an/humain!

Le but n’est pourtant pas compliqué à comprendre: la planète absorbe environs 30 milliards de tonnes de CO2 chaque année, soit 4 tonnes par humain. Si chaque humain émet donc 4 tonnes de CO2 ou moins par an, il ne participe donc plus au réchauffement climatique et le problème est stabilisé. Malheureusement nous émettons dans les pays « riches » environs 12 tonnes de CO2/an, soit 3x plus, 8 tonnes de trop chaque année. Pire encore, nous y tenons beaucoup car ces émissions permettent le confort, la « richesse », le luxe etc. auxquels comme déjà dit, nous tenons énormément! Mais si nous croyions qu’il était possible de vivre bien mieux en émettant 4 tonnes de CO2/an plutôt que 12, et découvrions qu’il y a plus important que le confort, la « richesse » et le luxe, il va sans dire que le changement serait bien plus envié et rapide non?

IMPORTANT: Par la suite je m’efforce de provoquer le questionnement et de déconstruire par les faits l’idéal auquel croit la population normale. Sa lecture peut donc être perçue comme pénible voir douloureuse pour certain.es. C’est néanmoins une condition nécessaire pour retrouver une vision objective de nos vies actuelles et pouvoir ensuite nous diriger vers un nouveau mode de vie durable, respectueux, libéré et heureux. Soyez donc courageux.ses, il en va de nos vies ;).

Nous sommes coupables.

L’essor capitaliste, et donc des pays occidentaux en général, est en fait très simple à expliquer. Il se résume en deux mots: EXPLOITATION TOTALE. En effet, ce qui nous a rendu fortunés c’est le pillage. Tels des pirates, nous avons volé et violé autrui et ses richesses, animaux et environnement inclus. Ce qui était jusqu’ici considéré comme amoral et punissable est désormais souvent fait si loin de nous et de façon si pernicieuse, mondialisation aidant, que nous ne le percevons plus comme tel.

Commençons par l’environnement justement, que nous exploitons aussi vite que le peuvent nos machines en vendant par exemple à 2€ un litre de pétrole ayant nécessité des millions d’années à se former. Que les réserves se tarissent en quelques décennies nous pose uniquement problème en terme de possible récession économique, mais nous nous fichons par contre royalement d’en avoir privé les générations futures. Il en va de même pour tous les gisements, que ce soit charbon, gaz, métaux ou autres éléments chimiques divers extraits des mines, sable, uranium, etc. Nous pillons tout ce qui nous entoure, et tant pis pour les prochain.es (y pensons-nous seulement).

Viennent ensuite les animaux, dont les plus industrialisables naissent, survivent dans des conditions « inhumaines », puis sont abattus très jeunes dans les camps de la mort des exploitations animales, avant de finir dans les frigos de nos supermarchés. D’autres servent sans leur consentement l’économie du tourisme dans des parcs naturels, ou privés de leur liberté dans des zoos. Les derniers animaux sauvages sont eux sur le point de disparaître définitivement, tout comme de nombreux insectes, privés d’habitats naturels par l’artificialisation des sols liée à la récente « pandémie d’humains » (nous étions moitié moins nombreux, 4 milliards, en 1975…).

Parlons enfin des humains. Lorsqu’on parle d’exploitation humaine on pense généralement aux populations du tiers-monde qui fabriquent nos habits, chaussures, appareils électroniques, ou cultivent notre café, cacao, bananes, tomates, etc. dans des conditions infernales que nous n’accepterions jamais chez nous, ce qui ne nous empêche pas d’acheter tous ces produits. On parle moins souvent des petites mains, caissier.es, vendeur.se, homme ou femme de ménage, opérateur.ice dans l’industrie, etc. toutes proches, mais néanmoins aussi exploités car utilisés de manière abusive à l’avantage des plus fortunés. Mais que dire alors du chef d’entreprise millionnaire, se consacrant presque exclusivement à son travail et négligeant alors sa famille, sa vie, son lien à la nature, sa santé physique et/ou mentale? Lui aussi est exploité… par lui-même. Loin de l’envier nous devrions en fait le plaindre car tout à un coût, et surtout l’argent.

Nous sommes des esclaves malheureux.

L’idéologie capitaliste, cette mise sur un piédestal du capital en tant que but ultime, qu’il soit monétaire, scriptural, mobilier ou immobilier, nous a tout simplement rendus fous. Nous avons perdu de vue l’essentiel: la qualité de Vivre, et l’avons malheureusement et tristement remplacée par la quantité de capital, de luxe et de confort, qui nous a alors poussé vers l’exploitation totale coupable, la compétition, l’acharnement au travail et donc l’auto-esclavage. Tout ceci nous rend évidemment plus malheureux.ses, et plus nous sommes malheureux.ses plus nous croyons avoir besoin de capital, de luxe et de confort pour nos sentir meilleur.e (que les autres), et plus nous nous rendons davantage esclaves et aliénés, et donc malheureux.ses. C’est un cercle vicieux. Le plus vicieux qui soit en vérité puisque l’exploitation totale qu’il engendre est en train de nous conduire à la mort, elle aussi totale: l’extinction.

Nous avons le choix de nous libérer!

Mais si nous sommes à la fois maître et esclave, que nous avons le courage d’admettre que nous avons été coupables et malheureux, ainsi que le courage de changer, alors, et seulement alors, nous pouvons choisir de devenir Libre! Libres d’en finir avec l’acharnement au travail et donc l’auto-esclavage qui nous rend malheureux.ses. Libres d’en finir avec le luxe et le confort. Libres de quitter la folie et de faire descendre de son piédestal le capital en tant que but ultime, qu’il soit monétaire, scriptural, mobilier ou immobilier, et le remplacer par une Vie de qualité, sobre en quantité, heureuse et épanouie, durable et respectueuse des humains, des autre animaux et de l’environnement. Libres aussi de devenir riches de temps libre, d’échanges, de partage, d’émerveillement, de savoirs utiles, d’entre-aide, d’amour, de plaisir vrais et de Sens.

Si nous avons le plus beau et le plus noble des courages, celui d’admettre que nous nous sommes trompés, que nous nous sommes rendus coupables, esclaves et malheureux, alors il se pourrait bien que, bien plus que de survivre, nous Vivions enfin, réellement heureux.ses.